Vous le savez mieux que personne : les restaurateurs utilisent le fameux accord mets-vins comme un véritable outil marketing qui, en plus d’optimiser l’expérience culinaire du client, contribue à augmenter leurs marges bénéficiaires. Or, si la carte des vins reste un incontournable, de nouvelles boissons qui font leur apparition au menu pourraient bien procurer des revenus supplémentaires.
Bière, cocktail, mocktail, kombucha, saké, thé, jus de fruits ou de légumes pressés à froid, eaux parfumées, boissons fermentées et autres concoctions maison… plusieurs produits avec ou sans alcool peuvent remplacer le vin. D’ailleurs, de nombreuses options témoignent de la créativité exponentielle des mixologues, qui s’ingénient à enrichir l’expérience gustative sans saturer les papilles.
Accord mets-bières : de plus en plus populaire
Depuis les dernières années, la bière gagne en popularité sur la scène gastronomique et devient un substitut raffiné du vin. À tel point qu’elle n’est plus seulement servie avant, mais aussi pendant le repas.
Par exemple, les bières légères et fruitées (blondes ou blanches) s’accordent avec des plats légers tels que les salades, les poissons ou les fruits de mer. Les bières acidulées (comme la bière sour) accompagnent les plats de fromages frais, les salades ou les desserts légers. Les bières plus foncées (stout, porter) se marient bien avec des plats plus riches, comme des viandes braisées, des desserts au chocolat ou des fromages affinés. En accompagnement de cuisine épicée, l’amertume et le profil aromatique d’une bière houblonnée (IPA) équilibrent le piquant des plats. Quant aux bières de type lambic, elles conviennent aux plats plus riches et aux mets sucrés-salés, comme le foie gras ou les viandes grillées avec des sauces fruitées.
Faites-vous partie de ces restaurants dont les chefs et sommeliers réfléchissent à des accords pertinents de plats et de bières locales ? La tendance actuelle est aux bières artisanales, dont la diversité offre une grande liberté d’expérimentation.
Pour attirer une nouvelle clientèle, vous pourriez organiser des dégustations de bière ou des ateliers de pairing sur l’art des accords mets-bière. Cette activité éducative et divertissante montre que la bière peut être à la fois décontractée et sophistiquée, et tout aussi complémentaire que le vin. Pensez également à ajouter à votre carte la bière sans alcool, qui connaît un succès grandissant.
Cocktails et mocktails
On dirait bien que l’un ne va pas sans l’autre. Si le cocktail est en train de devenir le grand chouchou de l’accord mets-boisson, le mocktail ne laisse pas sa place. Pourquoi ? Parce que les deux boissons peuvent être créées en fonction du mets choisi. Concrètement, le mélange demande plus de préparation que d’ouvrir simplement une bouteille de vin ou de décapsuler une bière. Cependant, il élargit le spectre aromatique. Selon le plat et la façon dont vous voulez le rehausser, vous pouvez passer du salé au sucré, de l’amer au floral ou ajouter des notes fumées.
Imaginer un cocktail ou un mocktail, c’est inventer une boisson sur mesure en fonction d’une spécialité culinaire. Composées de fruits, de sirops, d’herbes fraîches et de légumes, les deux boissons ouvrent les horizons de la créativité. Votre barman ou, mieux encore, votre mixologue peut s’amuser à créer des recettes novatrices en mélangeant des ingrédients originaux et de saison. Il est aussi essentiel de soigner la présentation en jouant avec les couleurs, les ingrédients et les accessoires, car si on mange avec les yeux, ne peut-on pas dire que l’on boit aussi avec les yeux ? Sans compter que l’effet wow d’une consommation peut justifier un prix plus élevé dans l’esprit du client.
Le soft pairing en vogue
Ce concept fait référence à l’art de marier des boissons sans alcool avec des plats. Quelles que soient les raisons des gens qui ne souhaitent pas consommer d’alcool (défi « mois sans alcool », prescription médicale, allergie, régime alimentaire, etc.), ces options demeurent tout aussi raffinées et savoureuses. Elles apportent un véritable plaisir gustatif, rivalisant avec les boissons alcoolisées.
Le kombucha, qui a connu un véritable embrasement chez les consommateurs, tout comme le kéfir d’eau et le kvas, moins connus, sont trois boissons fermentées qui peuvent accompagner agréablement des plats à votre menu. À base de thé, légèrement acide et pétillant, le kombucha vient alléger des repas plus gras ou épicés grâce à son côté rafraîchissant, tandis que le kéfir d’eau s’accorde mieux avec des plats de poisson, des salades et des repas légers. Quant au kvas, cette boisson fermentée à base de pain de seigle, sa saveur légèrement sucrée et acidulée convient aux plats rustiques et aux viandes grillées.
Vous pouvez aussi proposer à vos clients d’accompagner leur plat de thé vert ou noir, d’infusions apaisantes, de sodas maison à base de gingembre, de limonades ou de boissons infusées aux plantes. Autres possibilités : les jus de fruits frais pressés – parfaits pour compléter des plats légers ou végétariens – ainsi que les jus de légumes pour des recettes plus consistantes, et enfin les boissons à base de lait entier ou de lait végétal pour les desserts ou les recettes épicées.
Un repas au cidre, au saké ou au mocktail… pourquoi pas ? Aujourd’hui, la variété des boissons (alcoolisées ou non) et la créativité de la mixologie vous offrent mille et une possibilités d’accords. Pour intensifier l’expérience sensorielle et inviter à la découverte, pensez à proposer différents choix selon chaque moment du repas (entrée, plat, dessert) et faites des ventes additionnelles. À la vôtre !